mardi 3 septembre 2019

Pumpkin Autumn Challenge 2019 : Pile à Lire & Recommandations


Après une longue période d'absence, je repointe le bout de mon nez en même temps que pointe celui de l'automne. Et oui, septembre est déjà à la porte et annonce avec lui le début du Pumpkin Autumn Challenge ! On peut remercier Guimause Terrier qui, cette année encore, a regorgé d'imagination pour nous délivrer des menus alléchants... Pour les non initiés au challenge, je vous invite à aller voir l'article qui répondra à toutes vos questions à ce sujet. 
Cette année sera donc sous le thème "LA TÊTE DANS LES ETOILES", comprenant les quatre menus ci-dessous : 

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Comme lors de la précédente édition, j'ai pris un réel plaisir à dégoter les bons ouvrages qui me permettraient de valider les différents thèmes, mais aussi d'alléger un tant soit peu toute mon étagère de livres en attente... A cela j'ai ajouté quelques recommandations que je peux vous faire pour chaque menu par rapport à des lectures passées. Et enfin, j'en profite également pour vous remettre le lien de mon article de la session 2018 puisque vous retrouverez facilement des thématiques communes et donc encore plus d'idées lectures ! Allez, sans plus attendre, je vous laisse découvrir ma PAL 2019...



Tu n'en reviendras pas
On va rester dans le thème de Stephen King pour ce premier menu puisque je ne peux que vous conseiller le terrible "Jessie", qui me traumatise encore des années après... Vous pouvez retrouvez le résumé et mon avis sur cette publication.  

Les Freaks c'est chic 
Alors là, c'est la sous-catégorie pour laquelle mon cerveau n'a pas eu besoin de plus de trois secondes pour trouver l'association parfaite. Car s'il y a bien un livre que je vous recommande sur ce sujet, c'est
- "L'anneau de Moebius" de Franck Thilliez, pour lequel je vous ai posté un avis ici.  





 Mon cousin le kodama
Je vais vous recommander une fois encore :
"Dans la forêt" de Jean Hegland, pour lequel j'avais fait une chronique complète l'été dernier, que vous pouvez retrouver ici.

Mystic day
- "Le zoo" de Gin Phillips, qui n'a pas été un coup de coeur mais dont l'histoire initiale a attisé mon intérêt.
- "Rat & les animaux moches" de Sibylline, BD dont je vous ai parlé il y a quelques mois ici.

Prenez garde aux souliers pointus 
En recommandations, j'ai lu dernièrement deux BD qui rentrent parfaitement dans ce thème :
- "Les filles de Salem" de Thomas Gilbert, dont je vous ai parlé sur Instagram.
- "Black Magick" de Greg Rucka & Nicolas Scott, sur lequel j'ai partagé mon avis ici.




Jack-O-Lantern 
Pour le côté enfance, mais moins l'aspect feel good j'admets, le roman "La ville des enfants perdus" de Jennifer McMahon m'avais bien plu. Vous pouvez retrouvez le résumé ici

L'autre mère
Pour rester cohérent sur les oeuvres de Margaret Atwood, je ne peux que vous conseiller sa plus connue "La servante écarlate". Bien que cette lecture remonte à mes années lycée et je me rappelle avoir trouvé le démarrage un peu long et fastidieux, cela n'en reste pas moins une oeuvre incontournable, dans la lignée de "1984". 



You're just as sane as I am 
Pour celle-ci, juste pour l'allusion aux étoiles et la couverture, je vous renvoie au roman jeunesse "Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers" de Benjamin Alire Saenz.

Rêvons-nous de moutons électriques
Enfin, pour cette catégorie, sans aucune hésitation, le premier titre qui m'est venu en tête et un classique :
- "La nuit des temps" de René Barjavel .
Niveau BD, je peux également vous diriger vers "La Brigade des Cauchemars" de Franck Thilliez, dont vous pouvez retrouvez le détail et mon avis sur cette publication.


C'est bon, nous arrivons au bout de cette liste interminable. A vous désormais de me partager vos avis lectures et suggestions en commentaires... ;)



*  Bonne rentrée à tous  *



lundi 11 février 2019

3 livres / 1 thème ▪ Enfance & Violence ▪

    Aujourd'hui, avec cet article, je lance une nouvelle catégorie sur mon blog : "3 livres / 1 thème". Il se trouve que mes lectures viennent forcément refléter des sujets auxquels je m'intéresse et il me semblait judicieux de pouvoir les regrouper. L'idée c'est de vous faire connaitre des titres sur une thématique, mais aussi que vous partagiez les vôtres. Vous êtes donc les bienvenus en commentaires pour réagir et ajouter vos connaissances littéraires sur le sujet :) 

    Pour ce premier "3 livres / 1 thème", j'ai choisi d'illustrer "Enfance & Violence" par des témoignages autobiographiques d'anciens enfants maltraités, abusés, violentés... Ils ont tous en commun  d'avoir su faire de ces épreuves une force et d'avoir été capables d'en parler à l'âge adulte. Aujourd'hui, ils sont l'illustration même de la résilience et grâce à leur investissement associatif, médiatique et surtout humain, ils tentent de faire bouger les choses pour que leur combat ne soit pas vain. Même si cela me semble évident, je tiens tout de même à préciser que ces ouvrages contiennent des sujets et scènes qui peuvent heurter votre sensibilité. Ils s'adressent donc à un public averti. 

 "Dans l'enfer des foyers" de Lyes Louffok 
"J'ai oublié les bisous. J'apprends les coups. La méchante me frappe dès que je pleure ou hurle. Elle ne me nourrit pas trois fois par jour comme elle le devrait, comme elle est payée pour. Elle me fait dormir sur une planche en polystyrène, sans oreiller, sans doudou, sans rien"

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Paru en 2014, ce témoignage nous délivre un portrait glaçant du système de la protection de l'enfance en France et de la maltraitance institutionnelle. Placé en familles d'accueil, puis dans divers foyers, du haut de ses quelques années Lyes Louffok va connaître toutes les affres du système. Face à l'absence de famille, la prise en charge par des adultes défaillants et la violence de son environnement, il n'aura d'autres choix que de se débrouiller seul pour survivre. Aujourd'hui, Lyes Louffok est toujours dans le système, mais du côté professionnel cette fois-ci, puisqu'il est devenu travailleur social et membre du Conseil National de la Protection de l'Enfance. Récemment il est d'ailleurs intervenu dans le débat animé par France 3 suite au documentaire "Enfants placés : les sacrifiés de la République". Même si vous ne lisez pas son livre, c'est une personnalité que je vous invite à suivre car il partage régulièrement des réflexions pertinentes sur la protection de l'enfance. Pour part, étant éducatrice, son témoignage m'a beaucoup apporté en terme de questionnements et de remise en question du système dans lequel je travaille. Son discours est également très accessible donc je le aussi conseille à tous ceux qui souhaitent faire une première lecture sur ce sujet. 

 "Plus fort que la haine" de Tim Guénard 
"Notre passé, notre souffrance, nos galères, nos cris, c'est le chant en langue des pauvres.
On ne peut être aujourd'hui sans avoir été hier. Qui que tu sois, quelles que soient tes blessures et ton passé douloureux, n'oublie jamais dans ta mémoire meurtrie, que t'attend une éternité d'amour." 

Paru en 2000, ce second récit retrace l'enfance chaotique et meurtrie d'un enfant abandonné par sa mère et battu par son père. Après s'être développé au sein d'une famille qui le traite comme un animal, il est pris en charge par le système social dès ses cinq ans. Commence alors un long et tumultueux parcours en institutions et familles d'accueil, où les épreuves ne font que commencer. L'auteur retrace sa construction dans la violence, mais aussi le long chemin qui l'a mené jusqu'au pardon. J'ai du mal à trouver les mots pour décrire ce livre, car il fait partie de ceux qui m'ont coupé le souffle et ont opéré un profond bouleversement en l'espace de quelques pages. Je me souviens être tombée dessus à la bibliothèque et avoir commencé à le lire un peu par hasard. Je n'ai bien sûr pas eu temps de le finir mais je me rappelle avoir quitté les lieux comme une automate, la tête encore empli des mots puissants de Tim Guénard. Ce livre m'a tellement hanté que je l'ai acheté quelques jours plus tard pour pouvoir le finir. Il m'a à la fois brisé le coeur mais l'a aussi empli d'espoir. 



 "Survivre à l'enfer" de Sandrine Rochel 

"Toute tentative est vaine, je ne peux rien faire, il est le maître qui tire les ficelles de ma vie, il utilise mon corps, je ne suis rien."

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Concernant ce livre, je vous laisse aller consulter l'article de Trendymood car j'ai déjà présenté l'ouvrage plus en détails dessus. Sandrine Rochel a fait des abus sexuels, subis au quotidien pendant son enfance, un véritable combat. Aujourd’hui à la tête d’une association d’aide aux victimes, elle a trouvé le courage de revenir sur son passé pour en écrire un livre. Contrairement à d’autres récits que j’ai pu lire sur le sujet, l’auteur ne cherche pas à nous épargner et n’hésite pas à utiliser des mots bruts, pour décrire les horreurs que lui a imposé son père de ses 6 à 17 ans. On assiste alors à un spectacle de marionnettes insoutenable, dont Sandrine Rochel nous décrit les coulisses à travers ses ressentis. Tout au long du récit, elle va décortiquer les mécanismes incestueux qui se mettent en place dans la sphère intra-familiale, à travers la retranscription de ses souvenirs et la compréhension qu’elle en a. Elle décrit également le long cheminement qui a permis de la mener jusqu’à une dénonciation des actes et à un procès public contre ses parents. Mais son combat central, que l’on retrouve tout au long des mots qu’elle nous livre, est avant tout la lutte contre la honte, cette barrière terrible qui empêche bon nombre de victimes de dénoncer les abus. Pour aller plus loin sur la question, je vous conseille d'ailleurs le documentaire "Inceste : que justice soit faite" qui a été diffusé sur France 5 il y a une semaine.


Voilà, j'espère avoir attisé votre curiosité vous donner envie d'aborder ce genre de lectures. Je sais bien que ce n'est pas le genre d'ouvrages qu'on lit pour se détendre au coin du feu, mais la littérature c'est aussi libérer les mots les plus difficiles. Ces ouvrages me semblent être d'une utilité publique pour briser les tabous, faire avancer les débats et initier des changements sociétaux….


N'hésitez pas à m'indiquer si vous avez envie que j'aborde certains thèmes dans les prochains articles. 

jeudi 3 janvier 2019

"Bella Muerte" d'Anna-Victoria Val


"Nous verrons. Même les jeunes femmes pleines de bons sentiments résistent difficilement à la promesse d’une éternité sans douleur."

Pour ma quatrième lecture du "Cold Winter Challenge", je suis sortie de mes prévisions littéraires pour m'embarquer dans une tragédie romantique funeste entre le Mexique et la Nouvelle-Orléans. Il se trouve que je suis l'auteure sur Twitter et que son roman me faisait de l’œil depuis un moment. J'ai donc profité d'avoir eu une Kindle pour Noël pour l'inaugurer avec la lecture de "Bella Muerte". 
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Pour le résumé, voici ce qu'il annonce :

"Elle a un an pour aimer. Elle a un an pour tuer.
Sofia est froidement assassinée lors de la Fête des Morts alors qu’elle est en visite dans son Mexique natal. Tandis que la vie s’échappe de son corps, elle est confrontée à la Mort qui la métamorphose en une créature inconnue : une Bella Muerte. À partir de cet instant, Sofia a un an pour rencontrer l’amour véritable et le sacrifier en offrande au dieu des morts pour rester en vie. Mais elle n’a pas l’âme d’une meurtrière et se jure de ne pas tomber dans le piège de l’amour jusqu’à sa rencontre avec Milo. Un jeune homme mystérieux, adepte des sciences occultes et prêt à tout pour la conquérir. Sofia deviendra-t-elle une tueuse ou renoncera-t-elle à sa propre vie ?"




Vous l'aurez compris, on est sur le registre du fantastique. Mais la manière dont le sujet est amené, par petites touches, rend le récit très crédible et on finit par avoir envie de croire en cette culture mystique. J'ai apprécié le fait que certains personnages venaient nuancer ces croyances. C'est le cas notamment de Sarah, la meilleure amie et colocataire de Sofia, qui est totalement étrangère à toute cette culture mexicaine de la vie après la mort. Ici, la transformation de Sofia en Bella Muerte n'est pas une simple péripétie qui vient démarrer l'histoire. Elle va au contraire rythmer le texte et l'accompagner comme un fil rouge jusqu'à la fin. Le fait d'avoir accès à tous les détails des ressentis physiques de Sofia, face à la perte progressive de son humanité, permet vraiment de rentrer dans le personnage et d'y ajouter de la profondeur. 

Mon intérêt pour "Bella Muerte" repose donc beaucoup sur l'originalité de cette histoire qui se déroule entre le pays natal de Sofia : le Mexique, et la ville de ses études : la Nouvelle-Orléans.Certaines scènes m'ont clairement fait penser au film d'animation "Coco" dont, j'imagine, l'auteure s'est pas mal inspirée. Je pense notamment aux tout premiers passages du roman, où le contexte de l'histoire prend place le Jour des Morts. On retrouve cette ambiance familiale et sociale chaleureuse autour des offrandes et toute l'importance que revêt cet hommage annuel aux disparus. Le rôle des aïeules dans la transmission des croyances et l'influence de leur caractère sur les membres de la famille m'a aussi fait faire le parallèle entre les grands-mères de Sofia et celles de Coco. Tous les éléments apportés dans le texte permettent vraiment de dégager une ambiance particulière et c'est la raison pour laquelle je n'ai eu aucun mal à rentrer dans l'histoire.


"La musique me touche jusqu’à l’âme. Il me semble que le batteur à la casquette usée se calque sur le tempo de mon cœur."

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Contrairement à pas mal de romances contemporaines où les personnages principaux concernés par la relation amoureuse prennent toute la place, ici les autres protagonistes ont aussi un rôle important. Bien qu'ils soient secondaires, ils n'en n'ont pas moins un rôle clé à certains moments de l'histoire, c'est notamment le cas pour Filipe, Amber ou encore le vieillard de la librairie. A travers ses personnages, Anna-Victoria Val n'hésite pas non plus à nous glisser des messages forts, dont j'ai beaucoup aimé l'état d'esprit. Je pense notamment à cet opinion sur l'homosexualité : "C'est dur quand les parents ne soutiennent pas les préférences de leurs enfants. Je pense que l'amour n'a pas de sexe. Il vient frapper deux êtres, deux âmes, sans se soucier du genre. Sarah dirait que c'est une affaire de chimie, je pense plutôt qu'il y a une part de magie.".

L'un des autres points forts de l'auteure est, sans aucune doute, l'utilisation de métaphores qui sont emplies de poésie. Ainsi, il y a un certain lyrisme qui se dégage du texte et qui est amplifié par le côté "magique" du folklore mexicain. Au delà des figures de style, j'ai aimé la plume de l'auteure car c'est bien écrit et agréable à lire.

"M’éloigne de l’humanité quand l’ombre des ronces grandit sur mon cœur et en vient à scarifier mon âme."

Enfin, malgré une intrigue principale dont on devine assez aisément l'aboutissement, l'auteure a su me surprendre avec des vraies révélations et rebondissements qui venaient relancer l'histoire. J'ai donc lu "Bella Muerte" assez rapidement car le récit était fluide et l'enchaînement des événements me donnait envie de poursuivre. Ce sont les deux tiers du roman qui m'ont le plus plu, certainement parce que je suis moins sensible au côté romance qui ressortait plus sur les derniers chapitres. 

En tout cas, "Bella Muerte" est une belle surprise que je ne peux que vous encourager à découvrir. C'est typiquement le genre de roman auto-édité pour lequel je me demande pourquoi il n'est pas publié par un éditeur et plus connu car, que ce soit en terme de qualité d'écriture ou de contenu, il aurait tout à fait sa place en librairire/bibliothèque. 

"Après tout, il est dans son intérêt que j’accomplisse ma mission. Peut-être que ce livre me convaincra de séduire un innocent pour ensuite le tuer. Un frisson désagréable grimpe sur ma colonne, comme une créature des enfers plantant ses griffes dans mes os."
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