Bonjour bonjour, on se retrouve, un peu tardivement je l'avoue, pour la deuxième partie de mon bilan lecture du mois d'avril. La semaine dernière je vous ai déjà présenté 3 BD, mais comme vous allez le constater, ce sont surtout des romans qui m'ont animés le mois dernier. Il y en a sept, dans des genres littéraires vraiment très variés donc j'espère que certains titres vous donneront envie. Et comme d'habitude, n'hésitez pas à donner votre avis en commentaire ! Au programme du jour : de la résilience, de la philosophie, du love, quelques frayeurs mais aussi une touche de virus… Go, on embarque pour mes lectures d'avril.
♦ 1 V.O ♦
"Everything to live for" (2017) |
"Everything to live for" de Turia Pitt
Voilà une lecture que j’ai clairement laissée traîner sur plusieurs mois. Le fait qu’il s’agisse d’un ebook et qu’il soit en anglais n'y est, il me semble, pas pour rien…Il s’agit du témoignage autobiographique de Turia Pitt, une jeune australienne qui s’est retrouvée attaquée par les flammes lors d’une compétition sportive. Il raconte notamment les circonstances de ce tragique accident mais également le parcours laborieux de reconstruction physique et psychologique qu’il a ensuite fallut à la jeune femme et ses proches pour le surmonter. Aujourd’hui, Turia Pitt est une femme inspirante qui partage son histoire sur les réseaux sociaux, dans des livres, mais aussi lors de conférences partout dans le monde. Malheureusement, à ma connaissance, ce livre n’a pas encore été traduit en français. Il s’agit d’une lecture en demie teinte me concernant. J’ai beaucoup apprécié toute la partie où l’histoire de Turia est racontée (il s’agit en réalité d’un roman autobiographique mais écrit à quatre mains, par la concernée et par une personne extérieure). A travers ces pages, on apprend comment elle a fait pour surmonter cette épreuve, alors que près de 65% de sa peau a été anéantie par le feu et qu’elle a frôlé la mort. Ce récit est donc forcément prenant et inspirant par sa dimension résiliente. En revanche, il est entrecoupé de chapitres entiers sur des données factuelles liées à l’organisme qui avait organisé cet évènement sportif qui a tourné au drame. Le livre est donc aussi une attaque envers les personnes responsables et déroule toutes les étapes et informations qui ont alimenté le procès médiatique intenté contre RacingThePlanet. Cette partie là occupe plus d’un tiers de l’ouvrage et m’a clairement moins passionné, j’ai même lu certains passages en diagonale… Au final je conseille donc plutôt de découvrir l’histoire de Turia à travers ses conférences qu’avec « Everything to live for ».
♦ 2 CLASSIQUES ♦
« Huit clos » de Jean-Paul Sartre
"Huit-Clos" (1975) |
« Huit clos » de Jean-Paul Sartre
Plongée maintenant dans les années lycées et le
programme de philo. Au mois d’avril, Arte et Le Mock ont proposé un bookclub
tous les dimanche soir, en live. J’ai donc participé à la première édition, qui
tournait autour de la lecture de cet ouvrage. Il s’agissait en réalité pour moi
d’une relecture, puisque je l’avais lu en terminale. C’est un classique, une
pièce de théâtre d’une centaine de pages qui est ponctuée de réflexions
philosophiques. Nous suivons l’histoire de trois personnages qui se retrouvent
enfermés dans une même pièce après leur mort. Alors qu’ils se demandent
pourquoi ils ont été réunis, le huit clos se fait de plus en plus oppressant et
entame le début d’un Enfer qui n’a pas vraiment la forme à laquelle on se
réfère habituellement. J’ai beaucoup aimé redécouvrir cet ouvrage et je vous le
conseille vraiment si vous avez envie de vous initier un peu à Sartre ou la
philosophie en passant par un ouvrage accessible. Voici également le lien du bookclub dans lequel l'œuvre est décortiquée : www.youtube.com/watch?v=KdtSvFSsHU4 .
"Le Chat Noir" (1843) |
« Le Chat Noir » d’Edgar Allan Poe
Second classique dans ma liste d’avril, il s’agit
cette fois d’une lecture effectuée en format audio. Ce n’est pas dans mes
habitudes mais j’avais envie d’essayer. J’avoue que niveau concentration ce n’est
pas ce que je préfère, car mon cerveau a tendance à vite bifurquer ailleurs en se
laissant bercer par la voix. Mais là il s’agit d’une nouvelle d’une trentaine
de minutes, qui peut facilement s'écouter en intégralité en une seule fois.
Voici le lien de la vidéo pour ceux que ça intéresserait : www.youtube.com/watch?v=T7_9Fo5fhKY. « Le Chat Noir » est donc une nouvelle fantastique, qui date de
1843, dont le récit tourne essentiellement autour de la longue décente dans la
folie du narrateur. Il s’agit d’un homme qui sombre dans l’alcoolisme et la violence,
qu’il tourne vers sa femme, puis vers son chat Pluton. Quand il commence à s’en
prendre physiquement à cet animal de compagnie, qu’il adorait jadis, il bascule
véritablement dans une obsession et une perte de contrôle sans retour en
arrière possible. Edgar Allan Poe nous délivre ici une histoire efficace et
sombre qui m’a clairement donné envie d’en lire d’autres.
♦ 2 ROMANCES ♦
"Une dernière danse" (2018) |
« Une dernière danse » d’Angie Deryckere
Ce roman est, sans aucun doute, celui que j’ai le moins
apprécié dans cette sélection. J’ai eu accès gratuitement à cet ebook par le biais
d’une box de lecture spécialement proposée pendant ce confinement. Il y avait un
peu tous les genres littéraires, l'occasion donc de sortir de sa zone de confort livresque et de faire des découvertes.
Malheureusement celle-ci n'en n'a pas vraiment été une bonne. Cette romance coche tous les clichés avec lesquels j’ai du mal
et qui m’ennuient très rapidement, tant l’histoire est convenue et sans aucun
suspense. « Une dernière danse » tourne autour du personnage de Teresa
Mendez, une jeune femme qui a perdu toute sa famille dans un accident, et le
prince McGraw, qui cherche une nouvelle gouvernante pour sa fille, avec qui il a des difficultés relationnelles. Evidemment, c’est notre héroïne qui va prétendre à ce poste et s’acquitter
de la tâche particulièrement ardue d’essayer de réconcilier le père et sa
fille. Tout va cependant se compliquer quand les sentiments vont se mêler à ce
qui n’était initialement qu’un travail. Franchement ça s’annonçait comme les comédies
sentimentales Netflix qu’on regarde à Noël. Mais ce qui aurait pu être une lecture
sans prise de tête s’est avérée particulièrement agaçante à mes yeux, tant je n’ai
pas réussi à m’attacher au personnage principal. Teresa passe tellement son
temps à pleurer, que ce soit de tristesse ou de joie, que ça en perd toute
crédibilité. Sincèrement je n’exagère pas, le champ lexical des larmes est présent
à pratiquement chaque chapitre ! J’ai également trouvé que le retournement
de situation dans le positionnement et
le caractère des personnages était beaucoup trop rapide, entachant encore une
fois la crédibilité de l’histoire. Bref, ce roman n’a pas trouvé son public
avec moi.
Deuxième romance, qui tend à prouver que je ne
cherche pas particulièrement à m’acharner contre ce genre littéraire puisque c’est
plutôt une bonne surprise ! C’était également un ebook gratuit et, pour le coup, j’ai
plutôt passé un bon moment en compagnie des personnages de cette histoire, qui
se lit rapidement. Ce que j’ai trouvé le plus intéressant c’est que, pour une
fois, le thème du handicap physique est abordé et concerne directement les deux
héros. En effet, Corey Callahan se retrouve en fauteuil roulant après un
accident grave de hockey. Alors qu’elle intègre l’université de Harkness, ce
qui lui permet de retrouver une certaine autonomie loin de la surprotection de
ses parents, elle se retrouve voisine d’Adam Hartley. Le jeune homme, également
très sportif, commence l’année en béquilles et privé de sa passion suite à deux
blessures à la jambe. N’ayant pas forcément accès aux activités classiques des
autres étudiants et ayant retiré une certaine maturité de ces épreuves, les
deux étudiants lient rapidement une forte amitié et se serrent les coudes dans
leurs difficultés respectives. Bon, rien de très surprenant mais vous vous doutez
bien que cette relation entre les deux va évoluer et apporter son lot de
complications ! « Notre année trouble » n’est pas la romance la
plus révolutionnaire et surprenante de l’année mais c’est plutôt bien écrit et
sympa à lire.
« Le gouvernement sait très bien que la communication est à double tranchant. Si les gens prennent peur, c’est pire que s’ils tombent vraiment malades. D’un autre côté, s’ils ne se sentent pas concernés, ils ne prendront aucune précaution et le virus fera sa loi. »
Ok, ne me détestez pas, même si je viens de ressasser les mots maudits, que l’on voit passer en boucle aux informations et dans la bouche des gens depuis maintenant un mois et demi… Alors oui je sais, si vous avez vraiment besoin de vous changer les idées ou que vous avez une légère tendance à l’hypocondrie, ce roman n’est peut-être pas fait pour vous. Mais pour les amoureux des thrillers, des chapitres qui s’avalent avec frénésie et des enquêtes bien ficelées, « Pandemia » risque d’attiser votre convoitise. Ce titre a fait couler pas mal d’encre ces derniers temps, car Franck Thilliez a, en quelque sorte, anticipé, en 2015, une pandémie en France, avec toutes les conséquences sur la société que cela peut engendrer. A vrai dire j’avais peur que cela me semble trop redondant par rapport à notre actualité, mais en fait absolument pas. L’enquête est tellement passionnante et les personnes intriguants qu’on décroche vite de notre réalité pour rejoindre celle du Capitaine Sharko et de son équipe du 36 quai des Orfèvres. On suit également tout le travail des scientifiques de l’Institut Pasteur par rapport à leurs procédures et analyses des virus. En toile de fond : des meurtres qui s’accumulent dans des rituels morbides et une menace qui gronde au-delà de l’épidémie apparente. Comme d’habitude, je ne suis pas déçue par Franck Thilliez, son histoire est documentée d’informations réelles et ponctuée de références culturelles, ce qui enrichit considérablement son intérêt. C'est donc une très bonne lecture que je vous invite à découvrir.
« Sale gosse » de Mathieu Palain
Je ne passe que brièvement sur ce titre car j’ai
effectué une chronique complète sur ce roman, que vous pouvez retrouver dans cet article. Je ne connaissais absolument pas Mathieu Palain, cet auteur, qui signe avec "Sale Gosse" son premier roman. L'histoire qu'il raconte, c'est celle de Wilfried, un jeune qui subit, dès son plus jeune âge, le poids de son environnement familial. Placé dans une famille d'accueil, car sa mère ne peut pas s'occuper de lui, il se reconstruit petit à petit auprès de ces adultes aimants de substitution. Alors qu'un parcours professionnel dans le football se dresse devant lui, grâce à son talent et à son travail, tout bascule quand il décide de laisser s'échapper la colère qui dormait en lui. Il a 15 ans, et une suite d'évènements vient alors remettre en question ses repères et le replonger dans les failles liées à son histoire de vie. La délinquance lui tient alors les seuls bras qu'il est en mesure de saisir à ce moment là. Pourtant, Nina, une éducatrice de la Protection Judiciaire, croit en lui et ne compte pas lâcher ce jeune au potentiel certain.
Voici donc mon bilan lecture du mois d'avril qui, comme vous avez pu le remarquer, était assez éclectiques. Et vous, quelles lectures ont animées votre confinement ?